Le silence, un nouveau luxe à retrouver et à protéger pour apprendre à vous connaître

Le silence, un nouveau luxe à retrouver et à protéger, Versailles, Delphine Mossang Zoomer

Delphine MOSSANG, Psychanalyste à Versailles, vous propose de nouvelles pistes pour vous aider à réfléchir à ce qui peut vous conduire à une forme de souffrance, afin de vous aider à vous en extraire, pour aller vers la guérison, et à travers ce chemin, apprendre à vous connaître réellement.

Dans cet article, je vous propose un résumé de lecture d'un excellent petit recueil sur le silence "Quelques grammes de silence, Résistez aux bruits du monde", rédigé par Erling Kagge, aventurier des temps modernes, qui témoigne de son expérience du silence, accessible à tous et qui permet de trouver son chemin dans le vacarme du monde.

Ainsi, nous précise-t-il : "C'est peut-être parce que le silence est lié à l'émerveillement, mais, il a aussi une sorte de force en soi, oui, comme un océan ou comme une étendue de neige infinie. Et celui qui ne s'émerveille pas devant cette force, c'est qu'il en a peur. C'est pour cela en vérité, que tant de personne ont peur du silence (et c'est pour cela qu'il y a de la musique partout et par-dessus tout)".

En effet, le silence fait peur, car celle-ci est liée à la crainte de mieux se connaître, or nous éprouvons tous une forme de lâcheté à cet égard. Parfois, les souffrances pour entretenir de bonnes relations avec soi-même sont telles, qu'il nous est impossible de souhaiter aller à la découverte de soi.

Or, l'un des plus grands défis de l'homme est celui d'être bien avec soi-même. Et, c'est en cela qu'un thérapeute est très utile, d'autant plus, lorsqu'il est psychanalyste, car il a lui-même arpenté ce chemin.

L'intranquillité que nous ressentons nous a accompagnée à travers le temps, c'est un état naturel, le présent nous tourmente écrivait déjà Blaise Pascal, philosophe théoricien de l'ennui au XVIIème siècle. Or, face à cette insécurité, notre réponse est celle de trouver de nouvelles activités qui accaparent notre attention pour éviter la confrontation avec soi mais elles ont pour conséquence de nous éloigner de nous-mêmes.

Ainsi, Blaise Pascal précisait : "tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre".

Ce déplaisir à rester seul est de plus en plus prégnant, en particulier depuis les années 50, avec le développement de la télévision, puis l'arrivée d'internet dans les années 90 et enfin celle des Smartphones aujourd'hui. C'est ainsi que le bruit s'est imposé, sous forme de sons et d'images qui nous distraient, mettent nos pensées en fuite, nous font perdre nos capacités de concentration et nous rendent dépendants.

Or, plus nous sommes dérangés, plus nous désirons être distraits. En effet, l'individu tombe dans un "dopamin loop", la dopamine étant une substance chimique qui conduit les signaux d'une cellule nerveuse à une autre. Elle nous pousse à souhaiter, chercher, désirer quelque chose dans l'espoir d'une satisfaction. Cependant, la dopamine n'est pas programmée pour nous procurer un sentiment de satisfaction car même si on a obtenu ce que l'on cherchait et désirait, on reste insatisfait.

Et pourtant, nous ne sommes pas nés pour être satisfaits. Ainsi, une autre molécule dans notre cerveau, l'endorphine, a pour but de créer un sentiment de joie quand on atteint ce que l'on désire. Mais, la dopamine est plus forte que l'endorphine, ainsi, même après avoir atteint ce dont on rêvait, nous continuons à faire les mêmes choses. Il est donc plus facile de continuer que d'arrêter et c'est ainsi que nous perdons le contrôle de notre vie.

C'est ainsi que les routines s'installent dans nos vies, elles ne nous rendent pas heureux, créent un sentiment d'ennui, de frustration, de passivité et de solitude. Il s'agit du FOMO (Fear of missing out ou peur de passer à côté de quelque chose d'important, ou de rater un événement important). Finalement, nous nous remplissons d'événements répétitifs et insipides et c'est ainsi que notre désir de se laisser distraire nous entraîne hors de nous-mêmes.

Or cela n'a aucun sens, c'est pourquoi, il devient urgent de réinviter le silence au coeur de nos vies.

Il y a 2000 ans déjà, Sénèque, philosophe stoïcien, lui aussi, indiquait : "pour qui sait l'employer, la vie est assez longue" car il avait observé que certaines personnes existaient pendant que très peu d'autres vivaient : "mais combien est courte et agitée la vie de ceux qui oublient le passé, négligent le présent, craignent pour l'avenir. Arrivés au dernier moment, les malheureux comprennent trop tard qu'ils ont été si longtemps occupés à ne rien faire".

La vie est longue et riche si nous prenons le temps de nous écouter, de lever les yeux et de nous émerveiller, de nous interroger sur ce qui a du sens pour nous-même et nous procure un plaisir réel.

Et c'est à travers le silence, celui qui se trouve en nous, que nous parviendrons à apprécier notre vie, découvrir le monde et les autres avec plus d'acuité, plus de profondeur, nous ouvrir à l'émerveillement et à la transcendance

Prenez contact dès à présent : Le silence, un nouveau luxe à retrouver et à protéger pour apprendre à vous connaître à Versailles.